Amis des grands intellectuels africains, modèle d’identification pour la jeunesse bordelaise issue de l’immigration, c’est au sein de la pléthore de «clubs» dans lesquels il a milité de sa Kribi natale à son Bordeaux adoptif, qu’il remplit son agenda.
La Tribune Afrique. 07 Nov 2018, 9:00
P.D.G ! Si ses intimes le préfèrent en abrégé, c’est que le nom de Pierre De Gaétan Njikam Mouliom est kilométrique. Mais c’est un nom à particule qui passe auprès de la bourgeoisie bordelaise et un nom à consonance étrangère que l’on présente en exemple d’intégration. Fils de chef Bamouns (ethnie de l’ouest du Cameroun), devenu Français après ses études de droit à Bordeaux, il marquera cette dernière de son empreinte en y devenant le premier élu noir.
Amis des grands intellectuels africains, modèle d’identification pour la jeunesse bordelaise issue de l’immigration, c’est au sein de la pléthore de «clubs» dans lesquels il a milité de sa Kribi natale à son Bordeaux adoptif, qu’il remplit son agenda.
Et pourtant, c’est lorsque sa route croise Alain Juppé dans les années 1990 que sa carrière politique décolle. Au sein de l’UMP d’alors, il est attaché du groupe au conseil général de la Gironde, chargé de mission au Cabinet du maire, avant d’être élu adjoint de ce dernier. Un rôle de conseiller de l’ombre.
Bien implanté dans le cercle des acteurs de la diversité, mais aussi des élites africaines venues se former dans la ville, le maire adjoint est aujourd’hui « chargé des partenariats avec l’Afrique subsaharienne ». Créateur du club Bordeaux-Cameroun-France, ce proche de l’opposant Maurice Kamto est le pont avec les acteurs économiques de sa ville. Mais c’est avec les Journées nationales des diasporas africaines qu’il internationalise son rêve de passionné de littérature d’écrire les pages de la nouvelle relation Afrique-France.
Discrètement, il parcourt les villes africaines pour promouvoir son action. Cela permet aussi de se brancher sur les réseaux intellectuels, économiques, politiques et culturels en Afrique. Un continent duquel l’on observe la trajectoire de cet ambitieux qui feint l’humilité et que les prospectivistes désignent déjà comme le « futur premier maire noir de Bordeaux ». Une revanche sur l’Histoire dans cette ex-ville comptoir pour les esclaves?
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