Emmanuel Noubissie Ngankam, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie

Emmanuel Noubissie Ngankam, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie

10 Avr 2013 | ÉCONOMIE | 0 commentaires

Emmanuel Noubissie Ngankam est le Représentant résident de la Banque mondiale en Algérie depuis le mois de juin 2013. Il a rejoint la Banque en 2001 en tant que spécialiste de la mise en œuvre du projet de l’oléoduc pétrolier Tchad-Cameroun. Depuis, il a occupé divers postes, y compris celui de responsable principal des pays suivants : Cameroun, Tchad, Gabon et République centrafricaine de 2005 à 2009, et  chargé principal des opérations pour la Côte d’Ivoire, le Bénin , le Togo, et le Burkina Faso de 2009 à 2013. 

Avant de rejoindre la Banque, Emmanuel a occupé des postes de haut niveau dans le secteur privé, les organisations non-gouvernementales internationales et de la presse économique.

Un billet d’Emmanuel Noubissie

L’autre Algérie qui gagne

“Le fait n’est certes pas passé inaperçu, mais il a été moins retentissant que la brillante participation des Fennecs, l’équipe Algérienne de Football au Mondial du Brésil. Il mérite pourtant qu’on y revienne ; avec un peu plus de recul. Ce n’est ni un pied de nez à l’Histoire ni la revanche du colonisé, mais un retentissant coup dans l’évolution de l’ordre des choses, un coup dont la mondialisation en a seule le secret. Un entrepreneur algérien qui à force de travail et de génie a su et pu bâtir un véritable conglomérat dont la capacité et les tentacules lui permettent de sauver une entreprise française dont la faillite faisait planer une épée de Damoclès au-dessus des têtes de près de 1800 salariées hantés par le spectre du chômage. C’est ce qu’a récemment réalisé Issad Rebrab, fondateur du Groupe Algérien Cevital qui, face à de nombreux concurrents notamment américains, émiratis et français, s’est offert FagorBrandt, le deuxième groupe français de l’électroménager.
 
Le dithyrambe de la presse, des milieux syndicaux et de la classe politique française suite à cet événement, s’est résumé en un seul mot : Le Sauveur. Oui ! Le sauveur des emplois en France, c’est bien lui, l’Algérien Issad Rebrab qui s’inscrit dans la lignée d’autres industriels venus du « Sud » et qui osent mettre le grappin sur « les bijoux de famille » des anciens maîtres. L’Indien Tata n’est-il pas l’un des plus grands employeurs de Grande Bretagne après avoir racheté Jaguar et Land Rover, fleurons de l’industrie automobile de l’ex-colonisateur Britannique ? L’autre Indien Lakshmi Mittal ne s’est-il pas emparé d’Arcelor pour créer ArcelorMittal leader mondial de la sidérurgie qui emploie près de 300.000 salariés dont environ 160.000 en Europe.
 
La reconnaissance d’Issad Rebrab c’est aussi cette image du 17 février 2014, date à laquelle il est reçu avec 33 autres grands patrons et investisseurs internationaux dans l’antre de la République Française, à l’Elysée, par Le Président Hollande flanqué de 11 de ses ministres (pas moins) pour promouvoir l’attractivité de la France.
 
Ce fait d’armes n’est pas isolé. Il se situe dans la continuité des ambitions, d’un visionnaire qui grâce à son audace, à son gout du risque et bien évidemment à son entregent au sein de la classe dirigeante algérienne, a pu bâtir un empire industriel et financier qui lui vaut de rentrer dans le club restreint des fortunés de la planète répertoriés par le magazine Forbes. Avec une richesse estimée à plus de 3,5 milliards de dollars, Issad Rebrab est un capitaine d’industrie dont le Groupe Cevital qu’il a créé emploi plus 12.000 personnes en Algérie dans une dizaine de secteurs d’activités. Champion de la diversification, un mot qui a une résonnance particulière dans le vocabulaire économique algérien, le Groupe Cevital, c’est l’agroalimentaire, la grande distribution, la sidérurgie, l’énergie, l’électronique, le verre, l’électroménager, l’automobile etc.
 
Dans un contexte mondial où les capitaux ont de moins en moins de nationalité, le fondateur de Cevital a compris l’impérieuse nécessité d’étendre ses tentacules et de s’ouvrir à l’international. De par la position charnière de l’Algérie, Cevital lorgne non seulement sur la rive nord de la méditerranée mais également scrute les immenses opportunités qu’offre l’Afrique Subsaharienne. Côte d’Ivoire, Ethiopie, Soudan, Djibouti, Tanzanie et bien d’autres sont des pays qui lui ont ouvert leurs bras et sur lesquels Issad Rebrab a jeté son dévolu, suivant ainsi dans le domaine des affaires une tradition panafricaniste dont l’Algérie, son pays, en est historiquement le chantre.
 
Cette évocation sans être fortuite n’est pas non plus une entreprise d’encensement d’un homme qui au demeurant, le mériterait. Il s’agit avant tout et au-delà de toute considération domestique, de célébrer la réussite et la création de la valeur ajoutée. Dans un contexte où les prismes sous lesquels certains observateurs et commentateurs de l’actualité ont choisi de regarder l’Algérie ne laissent apparaitre qu’une image écornée, le coup FagorBrandt et d’autres faits d’armes d’Issad Rebrab viennent nous rappeler qu’il existe une autre Algérie, celle qui gagne.»

Par  EMMANUEL NOUBISSIE NGANKAM 

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